Commentaires bibliques
sur les lectures du Lectionnaire oecuménique révisé

Le 24 février 2002
Deuxième dimanche du Carême (ANNÉE A)

PRÉSENTATION DES LECTURES

Nous avons développé ces commentaires pour vous aider à comprendre les lectures. Nous vous recommandons de les consulter avec le texte des Écritures ; pour vous aider, nous vous offrons un lien au texte de la Bible de Jérusalem et à celui de la Bible Louis-Segond.
Les extraits sont tirés de l’une de ces deux Bibles, selon ce qui est indiqué en en-tête.

Auteur : © 2002, Chris Haslam

Voir les remarques et les crédits au bas.

 

Genèse 12, 1-4a     (Bible Louis-Segond)

Il y a quelque 4000 ans, à une époque de migrations, Térach voyage vers l’ouest avec son fils Abraham, sa bru Sarah et son petit-fils Lot. Ils partent de Ur, près des deltas du Tigre et de l’Euphrate, pour s’installer à Haran (11, 31). À la mort de Térach. Abraham devient alors le personnage central de l’histoire.

Dieu conclut un pacte avec Abram : s’il laisse ses terres et ses proches (et son passé païen) pour aller dans « le pays qu’il lui montrera » (v. 1 – et cesse d’être semi-nomade), Dieu l’honorera de sept façons : (1) il fera de lui « une grande nation » (v. 2) ; (2) lui donnera des faveurs (« je te bénirai ») ; (3) « rendra son nom grand » ; (4) en fera un instrument de réussite (« une source de bénédiction ») ; (5) accordera des faveurs à ceux qui lui en accorderont (« je bénirai... » – v. 3) ; (6) exclura ceux qui lui seront irrespectueux (« je maudirai... »), et (7) s’assurera que les autres peuples qui mettent leur confiance en Dieu soient bénis de la même manière. En faisant « comme l’Éternel le lui avait dit » (v. 4), Abram montre sa confiance (sa foi) en Dieu. Cette alliance marque le début d’une relation de la communauté avec Dieu. Être béni de sept façons signifie être pleinement béni : lui, sa famille et son peuple. À Sichem (v. 6 – dans le pays de Canaan), Abram érige un autel là où se trouve un temple païen (« aux chênes de Moré »). Dieu promet alors ce pays aux descendants d’Abram. À Béthel (v. 8), Abram érige un autre autel – Dieu est le dieu de la terre tout entière. Abram et sa famille migrent par étapes vers le sud et, aboutissent en Égypte à cause de la famine. Ils reviendront plus tard.

Début.

Psaume 121     (Bible Louis-Segond)

La question rhétorique du verset 1 est sans doute posée par un pèlerin en voyage dans les collines où l’on croyait que vivaient les dieux païens. Il commence ensuite à répondre à sa propre question (v. 2) : l’aide lui vient de Dieu, le créateur. Puis une autre voix, peut-être celle d’un prêtre, souligne comment Dieu protège Israël : Dieu protège sans relâche le chemin du pèlerin (v. 3). Dieu est son « ombre » (v. 5) : il le protège des rayons du soleil et de la lune (que l’on croyait alors dommageables). Il protège les fidèles « de tout mal » (v. 7) tout au long de leur vie.

Début.

Romains 4, 1-5. 13-17     (Bible Louis-Segond)

Paul a écrit que la foi suffit pour être en bonne relation avec Dieu et qu’il n’est pas nécessaire de vivre la loi de Moïse. Citant la vie d’Abraham en exemple, il nous demande de tirer nos conclusions sur le dilemme foi – Loi. Le Judaïsme soutient qu’Abraham a respecté la Loi avant qu’elle lui soit donnée, qu’il était saint (« glorifié » – v. 2) parce que ses « oeuvres » étaient conformes à la Loi. Paul rejette cette prétention, soulignant que, comme le démontre la Genèse, c’est plutôt la foi d’Abraham qui a compté (« lui fut imputé à justice » – v. 3). Dieu « justifie l’impie » (v. 5). Le travailleur s’attend à un salaire, mais pour celui qui croit (sans être assuré d’une récompense), cette foi est valable auprès de Dieu (« est imputée à justice »). Puis Paul interprète en parallèle (v. 6‑9) le Psaume 32 et la Genèse pour affirmer que ceux qui mettent leur confiance en Dieu obtiennent sa faveur, qu’ils appliquent la Loi ou qu’ils mettent leur confiance en Dieu. Paul postule alors que, comme Abraham a cru dans l’alliance de Dieu avant d’être circoncis, c’est sa foi (et non le respect de la Loi) qui a compté auprès de Dieu (v. 10). En fait, dit-il, la circoncision est une confirmation d’une relation juste atteinte par la foi. Elle fait d’Abraham « le père » (v. 11) de tous ceux qui mettent leur confiance en Dieu, tant Juifs (v. 12) que non-Juifs (v. 11).

L’héritage promis à Abraham (v. 13), d’être le père de nombreux peuples (« le monde ») découle donc de sa foi et non du respect de la Loi. Si la seule façon d’entrer en union avec Dieu était de suivre la Loi, la foi n’a plus raison d’être et lapromesse à Abraham est un non-sens (v. 14). Comme il est impossible de respecter toutes les lois, le péché est inévitable ; or la réaction de Dieu au péché est la punition, la rupture de nos relations avec Dieu : « la Loi produit la colère » (v. 15). Mais pour ceux qui vivent dans la foi, « la transgression » de la Loi n’est plus un facteur. Une relation juste avec Dieu « dépend de la foi » (v. 16) et repose sur « la promesse » de la « grâce » – le don de son amour offert non seulement aux Juifs, mais aux gens « d’un grand nombre de nations » qui croient en Dieu (v. 17). Dieu a dit cela à Abraham ; il a donné la vie éternelle à un non-croyant ; il a restauré la vie d’Isaac alors qu’il était presque mort ; il leur a donné un fils alors qu’ils étaient âgés. Ils ont ainsi été pleinement convaincus que Dieu pouvait réaliser tout ce qu’il avait promis (v. 21). De même, si nous avons confiance en Dieu et avons foi en la puissance de la résurrection du Christ, notre fidélité comptera auprès de Dieu.

Début.

Jean 3, 1-17     (Bible Louis-Segond)

Nicodème, un notable Juif (pharisien), va voir Jésus pour lui poser des questions. Il y va secrètement (« de nuit » – v. 2), car un homme de ce statut ne veut être vu auprès de Jésus. En voyant « les miracles » de Jésus, il comprend qu’il est venu « de la part de Dieu ». Mais Jésus lui dit qu’il n’a pas encore compris l’essence du message (v. 3) : pour « voir le royaume de Dieu », il faut une renaissance spirituelle (« naître de nouveau »). Toutefois, Nicodème confond et pense que Jésus parle de renaissance biologique (v. 5). Pour « naître de nouveau », il faut être baptisé (v. 6). « La chair » et « l’esprit » sont perçus comme les constituants de la vie, l’esprit (le souffle, le vent...) étant la source même de la vie. On peut déduire l’existence de plusieurs choses uniquement par leur manifestation : telle est la naissance dans l’Esprit (v. 8). Mais Nicodème ne comprend toujours pas, car pour comprendre, il lui faudrait avoir la foi (« recevoir notre témoignage » – v. 11). Alors Jésus lui dit (v. 12) : si toi, Nicodème, tu ne comprends pas ce qui peut être présenté par analogies (« les choses terrestres », « le vent » – v. 8), comment peux-tu espérer croire aux mystères ?

Les versets 13 à 17 sont un monologue. Seul le Christ est descendu et monté aux cieux. « Le serpent » est mentionné dans Nombres 21, 9‑11 : des gens ont été mordus par des serpents vénéneux ; certains sont morts et d’autres furent gravement malades. Conformément aux instructions de Dieu, Moïse a placé un serpent d’airain (de bronze) en étendard ; ceux qui le regardaient (donc qui avaient confiance en Dieu) étaient guéris, restaient en vie. Dans son amour, Dieu accorde la vie éternelle à tous ceux qui croient en lui (v. 16). Mais ceux qui ne croient pas périssent. Il n’y a pas de troisième voie ! Néanmoins, l’objectif de Dieu est que l’on croit et non que l’on soit condamné.

ou

Matthieu 17, 1-9     (Bible Louis-Segond)

Jésus dit à ses disciples que « le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père [...] quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu’ils n’aient vu le Fils de l’homme venir dans son règne. » (16, 27‑28).

Puis Jésus et ses proches disciples montent sur une montagne. Jésus est « transfiguré » (v. 2 – prend une apparence mystérieuse). L’aura d’un éclat anormal rappelle les apparitions mystérieuses dans les livres de l’Exode et des Actes, et « blanc comme la lumière » symbolise le surnaturel. Selon la tradition juive, « Moïse et Élie » (v. 3) sont montés aux cieux sans mourir ; Moïse représente ici la Loi et Élie les prophètes, et les deux sont associés au mont Sinaï. Pierre reconnaît que Jésus est le « Seigneur » (v. 4), qui règne sur terre et dans les cieux. Sa suggestion de dresser « trois tentes » rappelle le Sinaï, car des tentes y ont été dressées lors de la fête des Tabernacles pour commémorer les événements qui s’y étaient produits, et la ville était alors baignée de lumière. De même sur le Sinaï, une « nuée lumineuse » (v. 5) symbolisait la présence de Dieu. Les paroles prononcées par la nuée rappellent le baptême de Jésus et se terminent par : « Écoutez-le ! ». Jésus n’est pas seulement le fils de Dieu, le « Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » ; il est aussi le prophète que Dieu a promis à Moïse. Les premiers chrétiens connaissaient le livre de Daniel ; les versets 6 et 7 leur feraient donc comprendre que cette vision (v. 9) est reliée à la fin des temps (cf. Dn 8, 17 – « mortel » désigne le fils de l’homme en hébreu). Moïse et Élie perdent toute valeur symbolique, laissant Jésus seul. Les pères de l’Église estimaient que la transfiguration remplissait la promesse de Jésus voulant que certains ne meurent pas avant d’avoir vu l’avènement du Royaume de Dieu, tandis que d’autres y voyaient une prophétie du second retour.

Début.

 

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© 2002, Chris Haslam
Mis à jour le : 2002-02-11