Diocèse de Montréal
L’Église anglicane du Canada    ENGLISH

Lettre pastorale du primat Michael Peers

Le 28 mai 2000

Voici la lettre pastorale du Primat à être lue dans les paroisses de l’Église anglicane du Canada, avec la permission de l’évêque diocésain, le dimanche 28 mai 2000.

 

Mes frères et mes soeurs dans le Christ,

Je veux partager aujourd'hui une étape dans la vie de l’Église anglicane du Canada. En cette période troublée, nous sommes confrontés à des recours juridiques dont les coûts financiers sont tels qu’ils peuvent changer du tout au tout la vie et les structures de notre Église nationale. Mais cette période est également source de grand espoir, car Dieu nous guide encore plus loin dans la voie de la guérison et de la vie nouvelle.

En résumé, des agressions dans les écoles résidentielles ont donné lieu à plus de 1600 réclamations diverses contre le Synode général de l’Église anglicane du Canada. Dans une centaine de cas, des personnes ont déjà été reconnues coupables de sévices contre des enfants et elles sont en prison. Le coût des procédures judiciaires et des règlements reliés à ces cas peuvent, à eux seuls, épuiser tout l’actif du Synode général et de certains diocèses touchés.

Pour l’Église nationale, cela signifie que notre façon d’accomplir notre mission sera changée. Nous discutons avec le gouvernement fédéral afin de trouver des approches autres que judiciaires pour assurer notre juste part de l’indemnisation. Nous saurons si cela est possible dans les mois qui suivent, mais peu importe l’issue des discussions, nous allons devenir une Église profondément différente.

Où voir alors de l’espoir ? Nous sommes confiants, au plus profond de nous-mêmes, que Dieu est avec nous alors que nous faisons face à des choix difficiles, que nous saurons trouver de nouvelles façons d’accomplir notre mission commune et que nous allons poursuivre nos efforts de guérison et de réconciliation.

Il est très clair que la guérison et la réconciliation constituent notre objectif premier. Plus tôt ce mois-ci, autant le Conseil du Synode général que la Chambre des évêques ont endossé inconditionnellement cet objectif. Le cas des écoles a causé de profondes blessures qui ne sauraient être ignorées si on veut assurer la guérison.. Il faut d'abord commencer par dire la vérité, reconnaître et admettre nos échecs. L’Église anglicane du Canada a coopéré avec le Gouvernement du Canada à l'application d'une politique qui a causé de la souffrance chez plusieurs et du désespoir dans maintes communautés. Même aujourd’hui, la douleur persiste. Nous avons l’obligation et la volonté, issue de notre désir de justice, de rendre compte des iniquités passées.

La guérison exige également que l’on soit prêt à changer de cap et à suivre une autre voie. D’ailleurs, se repentir signifie « changer » de destination. Les blessures causées par les préjugés, injustices et abus de confiance du passé ne pourront jamais guérir, à moins que nous soyons « prêts à lutter pour la justice et la paix parmi tous les peuples et à respecter la dignité de chaque être humain ». Depuis 1969, alors que le Synode général nous indiquait une nouvelle direction, les personnes anglicanes, d’origine autochtone ou non autochtone, apprennent une autre façon de progresser ensemble. Je promets à nos frères et soeurs autochtones que nous n’allons pas dévier de notre route. Je demande à chacun et à chacune de se réengager à suivre cette voie afin, qu’ensemble, nous puissions trouver la guérison que le Christ nous offre par la Croix et la Résurrection.

Je tiens à assurer l’ensemble des personnes anglicanes que le risque financier que nous encourons ne touche que notre actif, certes pas les contributions qui nous permettent de poursuivre notre ministère et notre mission sur le plan paroissial, diocésain ou national. Vos contributions servent à la mission de l’Église, et non à couvrir nos frais juridiques. Si nos structures actuelles doivent disparaître, nous trouverons le moyen d’utiliser les contributions afin de poursuivre notre mission.

Comment pourrons-nous continuer de manière authentique si notre actif est épuisé et si nous ne pouvons nous acquitter de ce qu’on nous réclame? Je crois que le bien le plus important que nous ayons au sein de l’Église anglicane du Canada est l'aptitude à tisser des liens, à nous soutenir mutuellement et à nous soucier les uns des autres. Cela survivra, tout comme notre capacité de prier, d’apprendre, de croître, de servir et d’être des témoins du Christ. Rien de ce qui est au coeur de notre foi n'est en péril, soit notre désir de complétude et de guérison pour nous-mêmes, nos proches, notre pays et notre monde. De cela, nous en avons toujours en abondance pour nous aider à poursuivre notre oeuvre de justice et de guérison.

Notre marche vers l’avenir réclame vos prières : pour les évêques et les gens des diocèses du Caribou et de Qu’Appelle, les plus durement touchés; pour le Conseil anglican des peuples autochtones (Anglican Council of Indigenous Peoples), démontrant un leadership exceptionnel et débordant d'amour envers l’Église entière ; pour les personnes dont le ministère a laissé le pas aux témoignages devant les tribunaux. Priez afin que nous puissions saisir le besoin de notre propre guérison.

Dans l'Évangile, Jésus parle de la fin des choses, du ciel et de la terre en déroute. Dans un sens, on décrit le chaos. Mais Jésus nous rappelle qu’il faut y voir un commencement : « Quand cela commencera d’arriver, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance est proche. » (Luc 21, 28) Plusieurs dans l’Église voient des bouleversements autour d’eux et la situation leur semble chaotique. Mais nous nous redressons et nous relevons la tête : Dieu est présent et nous guide vers une situation nouvelle.

Lorsque nous regardons l’horizon au crépuscule, nous voyons le soleil tomber. Mais, si nous tournons la tête, nous le reverrons se lever au matin. De tout mon coeur, je crois et j’ai entièrement confiance que Dieu est avec nous, autant dans notre chute que lorsque nous nous relevons, et que, même dans la mort, Dieu nous amène à la vie nouvelle.

L’Archevêque et le Primat,

+ Michael

La lettre en anglais se trouve au site de l’Église anglicane du Canada.
La version française a été préparée par le Cabinet du primat en mai dernier.

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